Quand on cherche des images de cuisine asiatique sur internet on trouve beaucoup d’images de plats bariolés quasiment tous accompagnés de paires de tiges de bois ou métal, colorées ou naturelles, des objets à mi-chemin entre couverts, ustensiles de cuisine et objets d’art.
Les baguettes ont une longue histoire, débutant en Chine avant 1200 BCE (avant l’ère commune). D’après Sima Qian, historien de la dynastie Han (206 BCE. à 220 CE) les baguettes étaient déjà connues en Chine avant la dynastie Shang (1766-1122 BCE). Mais il n'existe aucune preuve textuelle ou archéologique pour appuyer de cette affirmation.
Ainsi au Japon, les plus anciennes traces écrites officielles prouvant l’utilisation de baguettes dans ce pays remontent à 712 CE dans le livre intitulé Kojiki (古事記, litt. Chronique des faits anciens aussi prononcée Furukoto fumi) où l’on a vu l’apparition de la baguette « Japonaise ».
L’utilisation de la baguette s’est popularisée dans la majeure partie de l’Asie et chaque pays a adapté les baguettes à sa culture.
Le mot japonais pour "baguettes" est hashi, homophone du mot japonais signifiant "pont". Le concept de baguettes servant de pont est un motif récurrent dans la culture japonaise, reflété par des formes et des matériaux distinctifs qui varient en fonction des occasions où elles sont utilisées. Dans la religion shinto, prédominante au Japon, plutôt que de servir à prendre des repas ordinaires, elles ont d'abord été utilisées pour partager la nourriture avec les dieux. Selon la croyance shinto lorsqu'une paire de baguettes était offerte à une divinité, elles devenaient habitées par cette divinité. Lorsque ces baguettes étaient utilisées pour manger la nourriture qui leur était offerte, alors mortels et immortels dînaient ensemble formant ainsi le pont entre les deux mondes. C’est pourquoi dans les cérémonies shintoïstes de naissance, de mariage et de mort, les baguettes jouent un rôle symbolique particulier. En outre, la foi shintoïste est lourdement chargée des thèmes de la pureté et du renouveau.
C’est suite à ce rôle religieux que les baguettes ont ensuite pris, au Japon, les rôles d’ustensiles de cuisine et de couverts du quotidien. De par leur forme allongée et fine (fuselée), elles ont été déclinées en multiples variations, matériaux et techniques de décorations afin de mieux répondre aux demandes :
Les baguettes ont pris de plus en plus place en occident avec, dans un premier temps, le japonisme durant les années 1860, mouvement pendant lequel l’ouverture du Japon permet aux amateurs de rapporter en Occident un grand nombre d’objets artistiques telles que des baguettes décorées et laquées. Avec la popularisation des restaurants asiatiques dans le monde à partir des années 1920, notamment des restaurants chinois proposant chacun des baguettes, suivit de l’essor de la culture du «take away», la vente à emporter alimentaire, qui a explosée pendant le confinement de la pandémie Covid. De plus grâce au commerce sur internet il est aujourd’hui très facile d’acheter toutes les variétés possibles de baguettes, décoré, simples, en multiples matériaux et de plusieurs longueurs en seulement quelques clics. Tout comme les cuillères à soupe chinoises les baguettes sont maintenant mi décoration, mi ustensile mais adoptées de partout.
Si les occidentaux sont donc de plus en plus nombreux à manier les baguettes dans les restaurant asiatiques, ils sont peu nombreux à s’en servir chez eux lorsqu'ils cuisinent un plat asiatique et très rares à les utiliser pour les repas de tous les jours.
Une coutume japonaise veut que les baguettes usées ne soient pas jetées à la poubelle. Il existe un temple, le temple Kochi Hachiman-Gû dans la ville de Kôchi (sur l’île de Shikoku), dans lequel a lieu chaque année la fête de Hashi Kuyô. Les baguettes usées y sont apportées au dieu du temple, le kami des baguettes, où elles sont brûlées. Le kami est ainsi remercié de pouvoir manger tous les jours. Plus de 10 000 baguettes y sont brûlées chaque année, au mois de février.
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